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Edouard Louis - Changer : Méthode
Published on 29th September 2024
- Mots clés : transformation sociale - classe sociale - destin transformé - réaliste
- Etat d'esprit après la lecture : bouleversée, ultra inspirant, motivation pour m'élever
- Résumé : Un récit autobiographique en deux parties. L'auteur s'adresse dans un premier temps à son père. Il évoque son arrivée au lycée, la confrontation à une classe sociale plus aisée et la nécessité pour lui de se réinventer, avec l'aide de son amie, Elena. La seconde partie est adressée à Elena et relate l'arrivée à Paris, les études, l'émancipation et la recherche du bonheur.
- Changer : méthode revient sur cette trajectoire, du village de l’enfance au monde entier que l’écrivain arpente aujourd’hui grâce au succès international de ses livres, en passant par Amiens, où il fut un lycéen avide d’apprendre les codes sociaux de la bourgeoisie auprès de son amie Elena, puis Paris. Il le fait d’une manière « moins directement politique », moins bourdieusienne, que ses autres textes, s’attardant non à démontrer les logiques de domination (cependant présentes) qu’à restituer la part de la contingence dans un destin comme le sien, la place des « rencontres et des hasards » qui font bifurquer une vie.
- Ces références le disent : Changer : méthode se veut « le plus romanesque », dans sa narration, des livres d’Edouard Louis. Lequel a passé plus de quatre ans à s’échiner sur ce texte. Quatre ans à buter sur « le foisonnement des univers et des ambiances », à connaître blocages et insomnies.
- Car en racontant ses propres changements, Edouard Louis ne perd pas de vue la transformation qu’il ambitionne de faire advenir : celle de la littérature, de ce qu’elle peut dire et des manières de le faire. Rien de moins.
- Si ce récit n’est pas un guide de la métamorphose, pour apprendre à passer du statut d’enfant malheureux rêvant de filer hors de son village picard et de se venger de ses bourreaux à celui de star internationale de la littérature, c’est toutefois bien cette trajectoire qu’il retrace. On trouve dans ce récit très peu de place pour le sarcasme qu’annonce le titre. Changer : méthode irradie de tendresse et de mélancolie.
- Dans ce livre de gratitude, il fait surtout le compte de ce qu’il lui a fallu laisser derrière lui, les amitiés transformatrices à l’image de celle, si fusionnelle, qui l’a uni à Elena, dont la famille l’avait quasiment adopté. Avant que d’autres liens prennent leur place, que s’affirment d’autres envies, d’autres désirs.
C’est un livre qui ne se plaint de rien, mais dresse la liste de ce qui, en chemin, a été irrémédiablement perdu.
- Citations relevées : Il a plus de souvenirs que s’il avait mille ans. C’est en tout cas cette impression, liée à celle d’avoir « traversé une multitude de mondes », de les avoir « expérimentés dans [s]a chair »
- Ce que j'ai appris : rien n'est impossible. Le déterminisme social peut être surmonté à force d'engagement et de travail. C'est difficile mais possible. La vie, la chance, jouent un rôle prépondérant dans cette ascension. Les codes, les statuts, le snobisme, ne sont que des moyens, en aucun cas un aboutissement, l'aboutissement, c'est de repousser les limites, de découvrir et explorer de nouveaux mondes, pour m'appuyer sur cette matière, pour vivre mieux et j'espère, pour créer.
- Nouveaux mots :