Les groupes religieux au Liban

Le Liban est un pays riche en diversité ethnique, religieuse et culturelle. Sa population est composée de plusieurs groupes religieux et ethnies qui cohabitent, chacun ayant ses particularités culturelles et historiques. Voici un aperçu des principales communautés présentes au Liban :

Infos population Liban : 5,2 millions.

1. Les groupes religieux chrétiens

Les chrétiens du Liban représentent une part importante de la population et sont divisés en plusieurs confessions, les plus importantes étant :

• Maronites : Les maronites sont la plus grande communauté chrétienne du Liban, et l'Église maronite est en communion avec l'Église catholique romaine. Ils occupent une place politique et historique centrale dans le pays. Traditionnellement, selon le système confessionnel libanais, le président de la République doit être maronite. 800 000 maronites au Liban. 3 millions en diaspora et 80 000 en France.
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• Grecs orthodoxes : Une autre communauté chrétienne importante au Liban. Les orthodoxes sont traditionnellement influents dans les régions côtières comme Beyrouth et le nord du pays.
• Grecs-catholiques melkites : Ils appartiennent à l'Église catholique orientale et sont similaires aux grecs-orthodoxes sur le plan liturgique, mais en communion avec Rome.
• Arméniens : Les Arméniens du Liban appartiennent principalement à deux Églises : l'Église apostolique arménienne (majoritaire) et l'Église catholique arménienne. Ils ont une forte présence à Beyrouth et à Anjar, une ville fondée par des réfugiés arméniens.

2. Les groupes musulmans

Les musulmans libanais sont également divisés en plusieurs confessions, principalement sunnites et chiites, avec une communauté druze distincte.

• Sunnites : Le groupe musulman sunnite est concentré dans les grandes villes comme Beyrouth, Tripoli et Saïda. Le Premier ministre libanais doit, selon la tradition, être musulman sunnite. Les sunnites au Liban ont des liens historiques avec les pays voisins, notamment la Syrie et l'Arabie saoudite.
• Chiites : La communauté chiite est très influente dans le sud du Liban, la vallée de la Bekaa et la banlieue sud de Beyrouth. Les chiites sont un groupe important politiquement, notamment représenté par le Hezbollah et le mouvement Amal. Le président de l'Assemblée nationale au Liban doit être chiite.
• Druzes : Les Druzes sont une communauté religieuse minoritaire mais influente au Liban, surtout présente dans les montagnes du Chouf et la région de l’Aley. Bien qu’ils ne s’identifient ni comme musulmans ni comme chrétiens, les Druzes sont parfois considérés comme une branche du chiisme ismaélien. Ils ont un rôle politique non négligeable, et le chef de cette communauté détient souvent des postes politiques clés.

3. Groupes minoritaires

En plus des groupes religieux majeurs, le Liban abrite plusieurs minorités religieuses et ethniques, qui ajoutent à la diversité du pays :

• Arméniens : En plus de leur identité religieuse, les Arméniens sont une communauté ethnique distincte, ayant fui les persécutions au début du XXe siècle. Ils sont bien intégrés au Liban et sont politiquement actifs.
• Alaouites : Cette communauté, liée au chiisme, est concentrée dans le nord du Liban, notamment à Tripoli et dans la région de l’Akkar. Les Alaouites, bien qu’une petite minorité au Liban, sont surtout connus en raison de leur pouvoir en Syrie, où la famille Assad domine la scène politique. Leur marginalisation historique, leurs croyances ésotériques, et leurs liens avec le régime syrien les placent souvent au centre de débats politiques régionaux, notamment dans le contexte des tensions entre communautés musulmanes au Liban et en Syrie.
• Kurdes : Bien que leur présence soit relativement petite, il existe une minorité kurde au Liban, concentrée principalement dans Beyrouth.

4. Système politique confessionnel

Le Liban est un pays où le système politique est basé sur la répartition du pouvoir entre les différentes communautés religieuses. Ce système, appelé confessionnalisme, garantit une représentation politique à chaque groupe religieux. Par exemple :

• Le président de la République est maronite,
• Le Premier ministre est sunnite,
• Le président du Parlement est chiite.

5. Les tensions intercommunautaires

Malgré la coexistence, les tensions entre ces différentes communautés ont souvent été exacerbées par des facteurs politiques et externes. Le pays a traversé une guerre civile (1975-1990) largement alimentée par des divisions confessionnelles. Depuis lors, les divisions religieuses et politiques continuent d’influencer la vie sociale et politique du Liban.

Conclusion

Le Liban est un patchwork d’ethnies et de confessions religieuses qui, malgré les tensions et les conflits, coexistent et forment l’identité complexe et multiculturelle du pays. La diversité religieuse et ethnique est à la fois une richesse et une source de défis pour le Liban, où l’équilibre entre les communautés reste fragile et essentiel pour la paix et la stabilité du pays.